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menthe lime – amertume humaine : un dialogue avec la solitude كلمات اغاني

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22h. mon visage est suspendu vers mon écran d’ordinateur, mes doigts dansent sur les touches. mon regard est emprisonné dans cet amas de lumière pourtant insignifiant. je ne fixe que des pixels, des combinaisons de points colorés. derrière ce que je vois n’est qu’une série de combinaisons binaires autant plus seules les unes que les autres. ce n’est qu’en les r-ssemblant qu’on peut réaliser une machine capable de nous obliger à l’apprécier : l’ordinateur

je ne fais pas rien, je suis concentré à admirer le temps p-sser. sauf, que je ne pouvais pas apprécier. les secondes semblaient d’une éternité cauchemardesque, horrifiante. je suis probablement pris. je suis emprisonné dans une routine au détriment de moi-même. ma personne a subi une réalisation ainsi simple, mais autant percutante

la nuit fut longue. le vent froid hivernal ne caressait pas le corps frêle du jeune, il le giflait. la pleine lune irradiait de sa lueure lugubre. le soleil était bien caché, ses journées joyeuses ne semblaient qu’arriver qu’à un infini encore

7h du matin. les rideaux manifestent des mouvements similaires à ceux des vagues, laissant p-sser le soleil radieux

je n’avais pas eu des troubles de sommeil, je n’avais tout simplement pas dormi. l’action de perdre son temps dans des rêves me paraît entièrement inutile. pourquoi devrais-t-on prendre notre précieux temps pour s’enfermer volontairement dans un prison de manifestations de pensées irrationnelles ? j’avais plutôt lu pendant la nuit. mon livre s’int-tule bonnement « the humans », où l’auteur représente la beauté humaine à travers une aventure insensée d’un être extraterrestre. c’est un outil pour savoir ce qui était humain, car moi-même je souhaite définir qui je suis

mon appartement peut sembler désorganisé, or ce n’est que mon coin. la cuisine est toujours propre puisque mon colocataire est bien une personne soignée. mon esprit désorganisé pouvais peut-être expliqué toute cette fête des vêtements et accessoires, tous empilés les uns sur les autres et mis dans plusieurs coins ou sur la chaise. ah oui, la fameuse chaise, elle est responsable de bien tenir mes vêtements. j’y pense beaucoup à cette chaise car son travail est tout de même de tenir involontairement des saletés, des choses impropres

ma colocataire vient me voir. je suis encore -ssis avec mon dos courbé et mes yeux ronds fixés sur un monde virtuel. des paroles prévisibles sortent de sa bouche :

— qu’est-tu fais ? ça fait deux heures que tu fais rien. veux-tu prendre une marche ?
— euh, oui bien sur. marcher c’est quelque chose que je devrais faire plus souvent d’ailleurs

je mais mon veston et mes bottes noires. la neige fraîche y collait encore, je secoue celles-ci

— as-tu vu le journal ?
— quoi ? y’a quoi ?
— il y a une agence qui recherche des acteurs amateurs pour tourner un court-métrage
— ah. j’ai pas besoin de ça en ce moment
— oui… mais il y a angus, ton vieil ami d’enfance qui est réalisateur. il me semble que des pet-tes réconciliations seraient de mise
— alors, c’est pas une agence. c’est un groupe de marginaux déviants qui ne désirent pas se conformer à la stabilité du monde cinématographique
— ah! mais vas-tu arrêter de juger tout ? idiot

elle me fixa du regard et je ne pus distinguer le goût familier du sarcasme. peut-être était-elle réellement sérieuse…

après la brève marche matinale, je fouille dans un coffre vétuste. la poussière lui donne un air plutôt rustique mais finement nostalgique. je l’ouvre. à l’intérieur, photos et textes sont enfouis. les images autrefois blanches avaient prises un teint jaunâtre avec le temps. l’im

c’est angus stone. un vieil ami, toutefois il n’est pas vieux. ça doit être pourquoi il est différent des autres. peut-être que c’est moi qui est différent en pensant qu’il est différent

— bonjour je suis venu pour les auditions. je suis venu pour…
— on a pas reçu votre inscription
— laisse-moi. tout est bien, on a rien besoin. veuillez seulement me suivre
— je ne comprends pas
— il n’y a rien à comprendre monseigneur
— quoi ? … non ! elle le savait. est-ce que te l’a dit ?
— non! ça fait 10 ans criss! c’est quoi ton problème de venir te pointer ici. je te comprends toujours pas, c’est quoi que tu essaies de faire
— écoute, c’est du p-ssé tout ça. je suis juste un acteur et je désire faire ce que je suis supposé faire en tant qu’acteur. on a pas à devenir personnel, il ne vas rien se p-sser
— tu sais j’y pense encore à la dernière fois. ça me hante et me gruge les méninges, j’ai de la misère à dormir parfois
— je sais pas quoi dire. je suis désolé
— après 10 ans ?
— oui, après 10 ans
qu’est-ce que je peux faire de toute façon ?

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